La dysphasie

Qu’est ce que la dysphasie?

 

Un retard de langage? Un simple trouble du langage? Les parents ayant des enfants souffrant de dysphasie vous diront qu’il ne faut pas banaliser cet handicap car la dysphasie s’accompagne presque toujours de troubles associés tels que dyslexie, dysorthographie, trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité, trouble de perception auditive ou visuelle… et de troubles de comportement.

 

C’est surtout à cause du trouble de compréhension, d’adaptation à une nouvelle situation et de sa sensibilité à divers stimuli (défenses sensorielles) que l’enfant dysphasique peut manifester certains problèmes de comportement. Mentionnons que l’enfant dysphasique a une grande rigidité comportementale, il peut avoir des réactions catastrophiques à un changement d’activité imprévu ou par rapport à un évènement inattendu.

 

Les critères de diagnostic déterminés par le ministère pour reconnaitre la dysphasie sont :

 

  • la persistance de troubles sévères au-delà de l’âge de cinq ans…
  •  un suivi orthophonique régulier d’une durée minimale de six mois…
  •  une évaluation systématique faite notamment à l’aide d’observations et de tests appropriés…
  •  le trouble porte sur l’expression dans son ensemble et non seulement sur la réalisation articulatoire ou phonologique…
  • il doit y avoir atteinte sévère de la compréhension.

 

Liste des autres symptômes

 

 L’enfant dysphasique présente fréquemment d’autres difficultés qu’uniquement celles de langage.  Spontanément, on pense que le langage et la communication sont reflétés par les mots et les phrases.  D’autres habiletés, liées de près ou de loin à l’apprentissage de la langue, peuvent aussi être affectées et influencées.

Une bonne compréhension de ces difficultés facilite un bon dosage quant aux attentes à avoir face aux performances de l’enfant.  De plus, elle permet de bien comprendre l’enfant et de miser sur son potentiel tout en ciblant les difficultés à travailler.

 

Comment intervenir auprès des enfants ayant des problèmes réceptifs?

  • Routine : dans l’organisation de la journée, de la semaine, dans les exercices présentés.

  • Structure : donner des ordres courts, fermes, clairs, s’assurer qu’ils sont bien présents, qu’ils vous regardent dans les yeux et vous écoutent quitte à les toucher plutôt que répéter. Les enfants doivent savoir qu’ils n’ont pas le choix. Ils doivent savoir ce qu’on attend d’eux (conditionnement).

  • Constance : dans l’éducation apportée, langagière ou autre. Il faut que tous les intervenants s’entendent sur les moyens d’approche et utilisent les mêmes. Il faut qu’il y ait consensus dans les modèles de communication (phrases identiques, formules de questions identiques…).

  • Répétition : en fonction de ces 3 principes, utiliser toujours les mêmes énoncés verbaux, les mêmes mots, ne pas chercher au départ à enrichir le vocabulaire mais plutôt s’assurer que le mot est acquis solidement et dans diverses situations (généralisation).  D’où l’importance de faire les exercices tous les jours. Il est préférable de diminuer la quantité et d’exiger la qualité de production. Il faudrait que les modèles utilisés en classe et en traitement soient utilisés à la maison.

  • Apport visuel : des gestes, des images, des symboles significatifs et utiles à l’enfant qui l’aident à comprendre et l’aident à fixer.

Références :

 

Beausoleil, P.A., (2003) Difficultés langagières et signes neurologiques mineurs. Ses yeux parlent.